Si peu de temps après le coup d'éclat d'Aizen, Karakura, comme le Seireitei, avait été le théâtre d'étrange atrocité. Frappé par une vague de massacre et de disparition suspecte, le monde voyait apparaître un nouvel ennemi se mettant en marche. Du mouvement se formait autour d'un climat qui retrouvait à peine un semblant d'équilibre. Il y avait beaucoup à faire au sein du Gotei 13, peut-être était-ce un début de panique qui s'abattait sur nous, capturant notre arrogance d'utopiste dans un obscur chaos qu'on n'avait pas vu venir. Nos cartes en main n'avaient pas les armes suffisantes pour que l'on puisse dire que nous étions vraiment prêt. Avec quelques officiers, j'avais la permission, et le devoir, de me rendre dans le monde réel pour enquêter sur quelques possibles pistes. Quelques scientifiques m'accompagnaient dans l'espoir de trouver quelque chose de concluant, quelque chose d'assez concluant pour nous mener quelque part. Dans une sorte de flou permanent, rien ne semblait s'accorder et c'était surtout le fait de ne rien savoir qui était si effrayant. Il était pourtant rare de voir un Taichô débarquer à Karakura, peut-être était-ce à cause du vécu des Vizards que j'avais été pointé pour endosser le rôle. Peut-être était-ce aussi mon désir de m'y rendre qui a joué dans la décision. Quoiqu'il en était, nous ne pouvions pas nous permettre de perdre des hommes encore et encore. Après tout, nous ne savions pratiquement rien de ces événements, il fallait être prudent et j'étais là pour ça. Pour superviser l'investigation, pour apporter un semblant de sécurité face à une menace angoissante et mystérieuse.
Séparés en plusieurs groupes, le travail s'était lancé immédiatement à notre arrivée. Un pas las, je restais néanmoins concentré. J'avais prévu plusieurs scénarios possibles, ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre si jamais quelque chose se passait, il fallait surtout préparer une fuite efficace qui limiterait les risques pris et les dommages. Isolé dans un point stratégique positionné assez proche de tous les groupes pour pouvoir m'y rendre rapidement et assez loin pour que ce qui sera attiré par mon énergie spirituelle ne puisse devenir un danger pour eux. Tout ce qui pouvait se tramer dans l'ombre allait bien finir par s'exposer à la lumière et il fallait que l'on soit prêt pour pouvoir ne pas être pris au dépourvu. Il y avait une angoisse effroyable au sein de tous les esprits concernés, quelque chose qui annonçait rien de bon. On pouvait sentir l'immense danger se rapprocher, dans cette espèce d'excitation malsaine qui faisait tambouriner nos cœurs et bouillir notre sang. Ce n'était pas forcément désagréable, bien que ça ne soit pas vraiment agréable non plus, c'était juste un sentiment que toutes les personnes ayant connu un vrai danger ressentaient. Cette peur palpable, cette force imminente, c'était comme un creux dans l'estomac, un vide comblé par de l'air qui n'arrêterait jamais de tournoyer.
Sur une palpitation, je pus le sentir. Ce puissant reiatsu qui ne ressemblait à rien de ce que je pouvais connaître. Habillé d'une chemise cravate, de bretelles et d'un pantalon noir, je me fondais dans les humains dissimulé dans un gigai. Loin du haori de Taichô qui ne pouvait dans ce genre de situation que me donner un désavantage, je me dirigeais dans les airs pour me rapprocher de l'énergie que je venais de sentir. Je me hâtais, ne voulant pas qu'il se déplace trop vite ou qu'il ne tombe sur un des groupes en pleine investigation. Tout proche, je pouvais apercevoir sa silhouette, je m'arrêtais pas trop près et dans un large sourire, je secouais la main vers lui.
« Oy, oy, Iroquois-san, tu sembles perdu ? »
Sur mes gardes, détaillant l'homme aux traits colériques et à la crête colorée rapidement, je le regardais gardant mon étrange sourire sur les lèvres. Peut-être que j'allais pouvoir avoir des informations grâce à ce type, il était un peu louche et traînait dans le coin, ça ne pouvait pas être une coïncidence. Je déplissais mes yeux, toujours le regard posé droit sur lui.
« Tu cherches quelque chose peut-être ? »
Un ton plus curieux se mêlait à la malice de mon sourire et de mes mots. Je plaçais mes mains dans le fond de mes poches, les plongeant un peu plus pour étendre un peu les bretelles avant de me repositionner normalement. J'attendais qu'il réagisse à son tour, espérant trouver quelque chose d'intéressant dans ses paroles, ne sachant pas encore à quoi m'attendre sur cette rencontre.
Karakura. Sa majesté devait envoyer un ou des sternritters, personnes ne savaient. Finalement un seul nom sorti le miens…Pourquoi moi bordel ? Déjà j’avais le flegme d’y aller et en plus seul. Enfin mis à part bouillir et ravaler ma fierté je pourrais rien dire. Ma mission ? Savoir si des shinigamis s’y trouvaient ou des arrancars ou quoi que ce soit. Tu parles d’une mission c’’était du n’importe quoi qu’est ce qu’on s’en fout. Les mains dans les poches et un air résigné je pris la direction de karakura.
Une fois arriver sur place personne aux alentours. Le temps était grisâtre comme mon moral. Il ne faisait pas chaud mais l’énervement permettait de garder ma température corporelle à la norme de 37°. Les feuilles des arbres tombaient, dansantes. Un tapis de feuilles se trouvaient au sol qui formaient de multiples couleurs toutes aussi tristes les unes que les autres. Mon reiatsu était présent inutile que je le cache au moins s’il y avait quelqu’un ça se dirigerait sur lui. La ville était colorée plus que le vandenreich. Ca faisait du bien quand même de s’aérer et de sortir de cette ville sombre. Ça sentait la bouffe un peu partout, des nouilles, des ramens, des soupes etc… J’avais la dalle mais fallait d’abord que je fasse la mission. Un rapport détaillé sur la situation actuelle qu’on m’a demandé. Ben ils n’allaient pas être déçue y a rien et je rentre au bercaille. Je m’apprêtais à rentrer comme si de rien n’était lorsque soudain je senti des reiatsu intervenir dans cette ville. Qu’est-ce que ça pouvait être ? Ennemis ? De toute façon ça se rapprochait. Ce n’était pas un énorme reiatsu mais assez suffisant pour voir que quelqu’un se ramenait. Je sentais en moins l’excitation bouillir je ne voulais pas faire de vague ni combattre, mais est-ce que l’individu en question était dans la même optique ?
« Oy, oy, Iroquois-san, tu sembles perdu ? »
Iroquois-san ? Pas mal comme surnom. Il devait apprécier à sa juste valeur une si belle crête iroquoise pour noter ce détail. Je souriais légèrement un peu comme un sourire plein de mauvaise volonté mais que je pensais être celui de circonstance.
« Tu cherches quelque chose peut-être ? »
L’homme qui venait de dire était habiller avec une chemise cravate et des bretelles. Il avait un look plutôt English et ça rendait bien sur lui. Par contre son sourire ne me plaisait guère mais je ne voulais pas faire de vague. Pour l’instant le combat n’était pas de mise et sa tête inspirait quand même confiance. Sa question, bien que personnel, il fallait y répondre mais fallait-il vraiment tout développer ?
« Salut je suis ici pour des raisons qui te regarde pas, malheureusement je peux rien te dire mais juste une question t’es qui au juste ? »
Cette question il fallait la poser. Il pouvait être un simple humain (qui flotte dans les airs ? pas sûr), ça pouvait pas être un Quincy donc ça devait obligatoirement être un shinigamis. Ca c’était embêtant moi qui voulait rentrer tôt au bercail sans embûche la ça allait devenir compliquer de partir de la sorte. En plus je venais de lui répondre ça allait pas le faire. Je regarder mon interlocuteur et lui dit avec un sourire narquois.
« Au fait moi je suis Black Bazzard ou Bazz-B pour les intimes, merci pour la crête.»
Voilà le cadre est posé plus qu’à attendre sa réponse. Je croisais mes bras et attendait de voir comment tout ça tournera.