Aujourd’hui était une journée comme les autres. Je m’étais levée d’assez bonne heure sans être pour autant fatiguée et pour cause, mon corps s’était habitué depuis ces centaines d’années à une durée de sommeil peu importantes sûrement en raison de l’environnement si particulier du Hueco Mundo dans lequel le jour régnait en maître absolu dans Las Noches alors que la Nuit s’était emparée depuis la nuit des temps du Désert Blanc. Quoiqu’il en soit mon corps s’était habitué à fonctionner d’une manière peu ordinaire en privilégiant les heures de repos à différents moments de la journée au lieu de les cumuler en une nuit comme le font la plupart des gens. Ce genre de choses avait eu d’une certaine façon une influence sur mon comportement. J’étais devenue quelqu’un de bien plus froid qu’auparavant pour ne pas dire totalement hostile. Généralement, le processus de réveil se poursuivait avec le traditionnel bain matinal. Un bain qui était préparé comme d’habitude par quelques-unes des servantes de Las Noches. Il s’agissait là du genre de personne qui n’existait que pour servir les membres de l’Espada et leurs fraccions. Un seul claquement de doigt suffisamment pour qu’elles le moindre de nos souhaits, ou caprices, cela dépendait bien entendu du point de vue. La température de l’eau était ni trop chaude ni trop froide. De plus, elles s’étaient arrangées pour parfumer cette eau de quelques fleurs ainsi que de quelques huiles dont elles avaient le secret.
Après avoir longuement profité de mon bain, notamment dans le but de songer à mes possibles activités de la journée, qui s’annonçaient une fois de plus extrêmement captivantes, je quittai ce bain pour poursuivre le reste du toilettage ailleurs. Le brossage de dents, l’ajout de maquillage ainsi que l’habillement furent effectués en un rien de temps, du moins c’était l’impression que cela m’avait donné. A peu près plus d’une heure s’était écoulée entre le moment où j’étais sortie de la baignoire et celui où j’avais fini de mettre le dernier de mes accessoires. Cet ensemble d’habitudes matinales était tout ce qui me restait de mon ancienne vie. Non pas que je m’y accrochais encore d’une manière ou d’une autre mais plutôt que cela faisait partie de mes quelques plaisirs.
Je m’étais enfin préparée et fait plus que présentable pour m’isoler dans mon laboratoire. Toute cette préparation pouvait sembler futile aux yeux de bon nombre de personne étant donné que j’allais sûrement me tâcher durant mes pratiques obscures mais il n’en était pas moins vital pour moi, une lady, de paraître resplendissante en toutes circonstances. C’était une question de principe, tout simplement. Cela faisait partie de moi, à part entière, de ma routine. Je me levais, je me préparais pour aller travailler dans mon laboratoire dans le but de m’isoler et d’y trouver la paix. C’était un cycle qui ne cessait de se répéter, un engrenage dont il était difficile de se débarrasser lorsque l’on était vide de connaissance et de pouvoir comme moi. Cependant, ce quotidien commençait à devenir lassant, même pour quelqu’un de ma trempe. Il me fallait sortir, me changer les idées, oublier cette routine devenu un tantinet pénible pour mieux me ressourcer.
C’est ainsi que je quittai Las Noches par le biais d’un garganta pour prendre la direction du monde des humains. Arrivé de l’autre côté du portail j’avais posé mes pieds sur un bâtiment quelconque de la ville de Karakura, celle qui avait été ravagée il y a peu par la bataille du même nom. Le monde des humains semblait bien ce porter avec ses hauts et ses bas habituels avec sa blancheur et sa noirceur traditionnelle. C’était d’ailleurs du côté de celle-ci que je m’étais tournée, curieuse de savoir comment se déroulait l’évolution des hollows de cette ville. Le soleil éblouissait la ville accompagné pour l’occasion de ces habitants. Le centre-ville était gorgé de personnes. Le quartier était vivant, voire même trop vivant pour moi. Les hollows ne se seraient pas regroupés dans des endroits aussi animés. Je quittai donc la zone dans le but de procéder à mes observations. Arrivé dans un parc à l’ouest de la ville, je sentis un puissant reiatsu se trouvant près d’une rivière non-loin du parc où je me trouvais. Ce reiatsu avait eu en un instant toute mon attention. Encore une fois, ce trait de caractère bien spécifique qu’est la curiosité m’avait fait me déplacer jusqu’à cette puissance qui m’était inconnue. Tapis dans l’ombre, je me dirigeai vers cette étrange personne. Arrivée dans la forêt encerclant la rivière où se trouvait ma cible, je ralentis littéralement pour continuer ma route en marchant à travers les buissons vers elle. Je peux par la suite identifier cette dernière alors que je m’approchai d’elle. A ma plus grande déception, j’avais affaire-là à une enfant et rien d’autre. Au plus profond de moi j’espérais tomber sur quelqu’un d’une plus grande envergure capable de tenir la route face à moi lors d’un combat chose que cette blondinette ne serait sûrement pas en mesure de faire malgré son reiatsu puissant mais inférieur au mien.
"Ça n’est qu’une enfant…"lançai-je d’un ton soudainement désintéressé.
Mais plus que quiconque, je savais qu’un combat ne se résumait pas à la force spirituelle que l’on pouvait dégager. En effet, beaucoup de facteurs étaient prendre en compte. Je misai donc sur les surprises que cette gamine pouvait me réserver en guise de distraction.
La seule chose qui me restait à faire était de l’appâter. Et quoi de mieux que mon reiatsu pour détourner son attention vers moi. Je relachai alors une quantité suffisante de pression spirituelle pour l’effrayer et ce, tout en me dirigeant d’un pas lent, toujours à travers les buissons vers la rivière…
Sarugaki Hiyori & Zorra Carmen Fable contemporaine : Le singe et le renard
E
lle n'avait presque pas dormi, comme à son habitude. Elle n'avait plus de sommeil normal depuis des décennies, maintenant. Un siècle était passé depuis sa transformation en hollow et cet aspect de leur évasion n'avait pas changé avec le temps. Même maintenant, alors qu'Aizen était enfermé, elle n'avait toujours pas réussi à dormir comme il se devait. L’absence de plusieurs Vizards dans la dimension des vivants n'aidait en rien et ne plus sentir leur énergie spirituelle constamment était une chose bien difficile à gérer pour la petite blonde. Les cernes sous ses yeux ne la quittaient plus et à vrai dire, elle ne s'en souciait plus depuis longtemps. Les nombreux entraînements épuisants qui occupaient le plus claire de son temps n'aidait en rien la fatigue, mais pourtant, cela ne l'empêchait pas d'être une excellente combattante. Elle s'était habituée depuis longtemps à ce mode de vie et le peu de sommeil qu'elle avait tiré de cette nuit ne l'empêchait aucunement d'être prête à l'entrainement.
Elle avait cependant décidé de faire un petit tour en ville. Elle s'était levée avant les autres et ne désirait pas faire plus de bruit que nécessaire. Certains des Vizards pouvaient être de véritables démons quand ils se faisaient réveillés par les autres. Elle n'avait pas envie de tenter l'expérience et elle n'était donc pas rester à l'entrepôt comme elle le faisait souvent. Une marche ne lui ferait pas de mal, elle avait besoin d'un peu d'air. Lorsqu'elle s’entraînait, elle s'efforçait de couper toutes pensées extérieurs, afin d'éviter les sujets qui l'ennuyaient présentement. Il y avait tant de choses qu'elle devait s'efforcer à accepter. Même si cela faisait un bon moment maintenant que la bataille de Karakura s'était terminée et que les trois autres Vizards avaient repris leur poste de capitaine, il était encore difficile pour elle d'accepter le tout. Aizen n'était pas mort. À ses yeux, ils n'avaient pas eu la revanche qu'ils méritaient pour ses actes. En ce qui concernait ses amis, elle ne leur en voulait pas, mais leur départ n'était pas facile. Pour sa part, elle en voulait encore aux shinigamis. Et les voilà qui retournaient avec eux... Ce n'était pas chose facile à accepter.
Elle marcha un long moment, sans voir le temps passer. Elle connaissait maintenant la ville et tous ses petits recoins. Un siècle avait été amplement suffisant pour lui permettre de se familiariser au monde des vivants. Il s'agissait de sa nouvelle vie et elle n'était pas prête de l'abandonner. Retourner à la Soul Society n'était pas quelque chose qu'elle envisageait. Sa maison était ici, maintenant. Elle appréciait Karakura, même si elle ne tenait pas particulièrement aux habitants qui y restaient. Humains, shinigamis... Elle les avait tous en travers de la gorge. Elle avait enterré la hache de guerre, mais il y avait toujours une certaine rancœur présente. Du moins, envers le Gotei 13. Les vivants l'ennuyaient seulement par leur faiblesse et leur ignorance. Ils vivaient tellement... paisiblement.
Elle s'arrêta devant une petite rivière et y resta un peu. Elle aimait bien cette endroit. C'était calme et il n'y avait pour l'instant personne d'autre. Elle pouvait donc profiter de cette tranquillité pour réfléchir sans qu'on ne la dérange. Elle s'accroupit au sol, observant l'eau calme. Elle n'était pas dans son Gigai, n'ayant pas jugé nécessaire de le mettre. Peut-être était-elle sortie, mais son but n'avait pas été de communiquer avec un vivant et elle n'en avait donc pas besoin. Elle s'appuyait donc sur son zanpakuto, placée devant elle. Ses doigts étaient croisés, la garde dans ses paume, alors qu'elle déposait son menton sur le dos de ses mains.
Bien vite, un changement dans l'air fut perceptible et elle n'eu pas besoin de tourner la tête pour savoir qu'un Gargantua avait été ouvert. Après un siècle de fuite, elle était devenue une experte pour repérer ce genre de chose. Quand votre survie dépend de savoir vous cacher, cela devient un réflexe d'observer tout ce qui se passe à des kilomètres à la ronde. Le moindre passage entre les dimensions qui s'ouvraient avait longtemps alerté les Vizards, alors il n'y avait pas vraiment de surprise à ce que cette habitude soit restée, même après que leur problème avec la Soul Society se soient réglés. Elle soupira, suivant doucement l'énergie spirituelle qui s'en dégageait, mais elle ne bougea pas. Ce n'était pas son travail. Les shinigamis présents en ville n'avaient qu'à s'en charger. Ichigo avait récupéré ses pouvoirs, non ? Alors il s'agissait-là de son travail et Hiyori n'avait aucune raison d'intervenir. Du moins, c'est ce qu'elle se disait, alors qu'elle fut visiblement choisi comme cible. Elle sentait l'adversaire se rapprocher, mais elle ne bougea pas. Elle se contenta de soupirer, alors qu'elle sentait derrière elle l'énergie spirituelle qui débordait maintenant. Elle tourna la tête en direction de l'Arrancar, s'adressant directement à elle.
« C'est bon, je t'ai déjà remarqué. Pas besoin d'en faire autant. »
Ce n'était pas son genre d'être ennuyée par un potentiel combat, mais pour l'instant, elle avait bien envie d'être seule. Elle se leva, puis passant la ganse qui tenait le fourreau autour de son dos, déposant le zanpakuto à sa place habituelle. Elle déposa ensuite la main sur la garde, prête à dégainer au moindre mouvement de plus que ferait son adversaire en sa direction. Si elles en venaient à cela, il y avait de fortes chances qu'elle reçoive un appel d'ici peu pour se faire engueuler par cet idiot. Elle doutait fortement qu'un combat impliquant l'un des Vizards n'atteignent pas les oreilles des trois capitaines.